HONDA CR125M ELSINORE

Honda CR 125 M « Elsinore » - 1977 (Type 400)

  • Réalisation : restauration complète
  • Statut : collection privée
  • Tarif : pas à vendre !

Le mythe « Elsinore »

Au début des années 70, le marché du motocross se résume à la seule production européenne représentée par CZ, Maïco Bultaco, Montesa ou Husqvarna. La fabrication de ces machines ultra spécialisées est confidentielle et tient plus de l’artisanat que de la distribution organisée. Face à l’avènement du tout-terrain aux USA, Honda décide de frapper un grand coup en développant une machine dédiée à la pratique du motocross qui soit « race ready ». C’est-à-dire prête à s’aligner derrière une grille de départ sans modifications. À partir de 1971, Honda développe son projet en transgressant l’un de ses principes fondateurs : l’utilisation de la motorisation 4T. 

Face aux spécificités de la discipline qui impose la légèreté de l’ensemble, la marque ailée développe donc une mécanique 2T simple et basique. Dans leur chasse au poids, les ingénieurs ont recours à des carters en magnésium, à une grande quantité de pièces en aluminium, dont le réservoir, et à habillage en plastique. Une première puisque garde-boues et caches latéraux étaient à cette époque en métal. Parallèlement, Honda se penche sur la finition, les composants électriques et l’ergonomie d’ensemble pour offrir une fiabilité jusqu’alors inédite. 

Annoncée en octobre 1972, Honda soigne sa communication en enrôlant Steve McQueen. Pas un hasard, puisque l’héroïne de Bullit était pilote amateur de motocross et participait à des courses locales sous le pseudonyme d’Harvey Mushman afin de contourner les clauses d’assurance liées à son métier d’acteur ! C’est donc aux heures de grande écoute et sur la grande toile que l’on voit Steeve Mc Queen vanter les mérites des CR 125/250 M « Elsinore » dans un superbe spot publicitaire. L’impact est considérable et l’Elsinore (du nom du Lac éponyme en Californie où se déroulait une célèbre compétition) atteint un niveau de popularité inédit pour une machine tout-terrain. Au point de devenir LA moto du fameux Big Jim, fidèlement reproduite par le fabricant des jouets Mattel ! 

Sur le terrain les Elsinore se montrent maniables, légères et offrent une belle vivacité à l’accélération. Surtout, l’ensemble fait preuve d’une fiabilité inédite. Dès 1973, Gary Jones donnera le premier titre AMA MX Outdoor à la version 250 alors que Marty Smith l’imitera au guidon de la 125 la saison suivante. Le déjà large réseau Honda USA achèvera le tableau en distribuant les Elsinore aux quatre coins de l’Amérique pour faire de cette première machine de motocross fabriquée en grande série un véritable succès commercial. 

Rejointe par une concurrence japonaise « piquée au vif », Honda apportera d’importantes évolutions en 1976. La 125 se voit attribuée d’un nouveau cadre et de débattements de suspensions « long travel » (+ 76 mm). Les modèles 1977 et 1978 resteront quasi-identiques à cette nouvelle version. L’appellation « Elsinore » disparaîtra avec l’arrivée d’une nouvelle évolution majeure en 1979 dénommée CR 125 R. Les temps ont changé et la course autour du lac Elsinore n’existe plus et le lieu n’est plus synonyme de motocross… Dans l’histoire de la moto, les Elsinore 125 et 250 resteront comme les toutes premières machines de motocross fabriquées en grande série.

« Cette Elsinore 125, je l’ai trouvé sur un site de vente entre particuliers bien connu. C’est un passionné d’Elsinore de la région de Biarritz qui en était le propriétaire. La moto était « dans son jus », mais « un jus » très correct et surtout entièrement d’origine. 

La base idéale pour une restauration dans les règles de l’art, car en parallèle de nos interprétations de motos existantes en machines uniques, Patrick et moi voulions également montrer ce dont les ateliers Félix étaient capables de faire en matière de restauration pure et dure. C’est-à-dire des machines entièrement conformes à leur état d’origine. De toute façon, quand on a devant soi une machine aussi mythique qu’une Elsinore on a pas envie de faire n’importe quoi avec !

Une fois le processus de restauration complète validé, Patrick s’est chargé du démontage intégral pour pouvoir faire un premier bilan. À partir de la fiche technique originale, nous avons patiemment listé les quelques pièces manquantes et celles, bien plus nombreuses, à remplacer. Et c’est de l’autre côté de l’Atlantique, aux Etats-Unis, que j’en ai trouvé le plus grand nombre. Une fois le puzzle complet, les retraitements et travaux de sablage et peinture achevés, l’heure est venue pour Patrick de procéder au remontage complet dans les règles de l’art.

La 125 Elsinore sous nos yeux est neuve, le pari est gagné ! Pour autant, nous avons poussé le vice encore un peu plus loin en attribuant à l’échappement d’origine un traitement brut du plus bel effet. Patrick a réalisé un gros travail sur les soudures et l’aspect pour que l‘ensemble reflète un modèle « works » semblable à ceux que les compétiteurs montaient en remplacement de la ligne d’origine pour gagner en performances.

Le résultat est juste splendide… Au point qu’Honda France a relayé les photos de la machine sur ses réseaux sociaux. Une belle preuve d’intérêt par rapport à la qualité du travail effectué ! »

Antoine FLORIO / Fondateur et inspirateur du Garage de Felix

MOTEUR

  • Type : mono 2T à refroidissement par air
  • Alésage x course : 56 x 50 mm
  • Cylindrée : 124 cm3
  • Puissance maxi : 22 cv
  • Alimentation : carburateur Keihin ø 28 mm
  • Boîte : 6 rapports
  • Démarrage : kick
  • Poids du moteur avec carburateur : 21 kg

PARTIE-CYCLE

  • Cadre : simple berceau en acier chromoly
  • Fourche : télescopique, déb. 200 mm
  • Amortisseur : bi-amortisseur, déb. 180 mm
  • Freins AV/AR : tambour/tambour
  • Empattement : 1 385 mm
  • Garde au sol : 225 mm
  • Hauteur de selle : 890 mm

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